En l’espace de quelques années les vins du château Guilhem sont devenus une référence de l’AOP malepère. Aujourd’hui le domaine est plus que jamais orienté ver l’oenotourisme.
Les vins d’Anjou ont une clientèle à proximité avec les Parisiens, le Bordeaux et le Bourgogne bénéficient d’une réputation qui n’est plus à faire, avec son positionnement délibéré sur les vins rosés, ceux de Provence ont su se faire une place au soleil grâce aux touristes qui abondent sur la Côte d’Azur. Bertrand Gourdou ce jeune viticulteur passé par Sup de Co Toulouse, à la tête du château Guilhem, en fait le constat.
Si les vins du Languedoc restent le premier terroir viticole en France en termes de surface et de volume, ils ont toujours besoin de reconnaissance. L’exploitation nichée entre Carcassonne et Limoux, à Malviès dans la Malepère, à l’écart des grands axes routiers ; la porte de salut pour cet entrepreneur viticole est aujourd’hui l’œnotourisme. Tous les efforts de ré-encépagement (Merlot, Cabernet-Sauvignon, Sauvignon, Chardonnay…) de conduite de la culture exclusivement en bio, resteraient vains, si en face, le consommateur ne décelait pas ses effets, une qualité à l’image de beaucoup d’autres vins plus connus et bénéficiant d’une belle renommée. D’une exploitation laissée un peu à l’abandon au début des années 2000, Bertrand Gourdou de la 5ème génération, en a fait une référence pour l’AOP Malepère. Conscient que bien que toute la production soit mise en bouteilles et soit vendue essentiellement chez les cavistes, hôtels-restaurants dans l’hexagone pour moitié, et à l’export pour l’autre moitié avec des croissances aux Etats Unis et en Asie, le salut dans l’avenir est selon lui, de conduire le consommateur à délaisser l’autoroute. Il pourra ainsi s’aventurer au milieu des collines paisibles de ce massif à la croisée des influences climatiques atlantiques et méditerranéennes, créant un lieu de prédilection afin de produire des vins frais et aromatiques tout en finesse.
Dès cet été, le chef d’entreprise et son équipe se sont attelés à l’organisation d’animations en vue de faire venir les gens sur le domaine. «L’accueil du client reste la… clé et si aujourd’hui, 15 % de nos ventes se font au caveau, nous nous sommes fixés comme challenge qu’à l’horizon de quelques années, ce pourcentage soit porté à 50 %. L’œnotourisme a un potentiel énorme. L’idée est qu’à travers notre histoire authentique, vieille d’un siècle et demi, nous puissions faire rêver les touristes.» explique le tout jeune quadra.
Cet été tous les mardis et mercredis, des visites guidées du vignoble, des dégustations sensorielles à l’aveugle, des jeux de piste dans les vignes adaptées aux plus petits comme aux plus grands clôturés par un goûter dans le parc, des balades avec découverte de la faune et la flore environnantes, certaines nocturnes, des ateliers de peinture sur toile dans les vignes. Dans une pièce de la cave, une seule lampe torche brisant l’obscurité, un Escape Game : «The oenologiste». Les visiteurs sont conviés, tel un cluedo, à découvrir à l’aide d’indices, l’assemblage qu’un œnologue, un brin loufoque et parano a réalisé. Créer l’évènement demeure le leitmotiv.
Bertrand Gourdou réfléchit actuellement au positionnement de son château lors de séminaires d’entreprise et autres team-building prospérant à l’heure actuelle. Une salle spécialement aménagée avec cuisine et table éphémère où pourraient être dégustés l’incontournable cassoulet, produits locaux, font partie de ses projets à court terme. Gîtes, petites cabanes dans les vignes pourraient suivre toujours dans la même approche de cet œnotourisme que doivent jouer d’après lui, les vins du Languedoc.
Le 23 août, le château Guillhem clôturera «Les jeudis en Malepère» à partir de 18 heures Château Guilhem au 04 68 31 14 41